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Webinaire en santé environnementale - 10 mars 2025

Mon Mar 03 2025

L'Institut Écocitoyen du Pays du Mont-Blanc et l'Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions et l’Institut Écocitoyen en santé environnementale de l’Aude sont intervenus sur la thématique suivante : « Santé environnementale et épidémiologie participative : comment s’appuyer sur les habitants pour faire évoluer la recherche sur l’impact des pollutions ? »

✅ La pollution industrielle à Fos-sur-Mer est une réalité préoccupante, avec des niveaux élevés de polluants dans les milieux (air, eau, sol, faune, flore)
✅ L’Institut Écocitoyen (IEC) joue un rôle clé dans la surveillance indépendante de ces polluants et met en place des études participatives pour impliquer les citoyens.
✅ L’épidémiologie participative permet de contourner le manque de données officielles, en ayant recours à la santé déclarée et en recueillant des témoignages directs des habitants.
✅ Les études menées par l’IEC et les chercheurs indépendants mettent en évidence une un impact des pollution sur l’environnement direct, et un santé fragilisée des riverains de la ZIP, mais peinent à être reconnues officiellement.
✅ Les habitants demandent plus de transparence, un suivi sanitaire renforcé et une meilleure prise en compte des risques environnementaux dans les décisions politiques et économiques locales.

Prochaines étapes

🎯 Renforcer les études épidémiologiques en collaboration avec des chercheurs et médecins indépendants.
🎯 Créer un registre des maladies environnementales pour faciliter l’analyse des tendances.
🎯 Mobiliser les citoyens à travers des actions participatives et la diffusion des résultats auprès des autorités.
🎯 Exiger plus de transparence des industries et un contrôle public renforcé.

1️⃣ Intervention de Maxime Jeanjean (IECP) sur l'épidémiologie participative


🔹 La pollution de l’air à Fos-sur-Mer : une exposition continue\

  • La région est fortement exposée aux émissions industrielles (métallurgie, pétrochimie, transport maritime).\

  • Les habitants rapportent régulièrement des odeurs inhabituelles, de la poussière sur leurs fenêtres, et de de nombreux symptôme (irritation des yeux, de la peau, problèmes nez-gorge).

    🔹 L’épidémiologie participative : donner la parole aux citoyens\

  • L’équipe Fos EPSEAL a  une enquête de santé déclarée, avec un questionnaire recueillant les symptômes et pathologies des habitants. Plus tard, l’IEC a intégré dans ces études de biosurveillance humaine (sang) (PERLE et OPAL) un questionnaire de santé déclarée.\

  • Des analyses biologiques (sang, urine) sont réalisées pour détecter la présence de polluants chimiques (métaux lourds, hydrocarbures, et organochlorés)\

  • Les premiers résultats indiquent des prévalences élevées de diabètes chez les personnes vivant à proximité des zones industrielles.

    🔹 Les obstacles rencontrés\

  • L’absence d’un registre local des maladies environnementales rend difficile l’établissement de liens clairs entre pollution et pathologies.\

  • Les industriels contestent les études indépendantes, ce qui freine leur reconnaissance par les autorités.\

  • L’accès aux données médicales reste limité, compliquant les analyses épidémiologiques.

    2️⃣ Intervention de Mallory Guyon (Collège Praticiens de santé, Institut Ecocitoyen du Pays du Mont-Blanc) – Identification des polluants et études comparatives
    \

    1. Les particules fines (PM10, PM2.5, PM1 et PUF) – issues de l’incinération ,des industries, du chauffage au bois, l’agriculture  et du transport. Celles-ci se composent ainsi :

    • Au centre : un noyau Black Carbon

    • En périphérie : des molécules différentes selon la source émettrice.Ces molécules peuvent être  :

      • Les métaux lourds (plomb, arsenic, cadmium, manganèse etc) – persistants dans l’environnement.

      • Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) – cancérogènes avérés.

      • Dioxines , Furanes, PCB

      • COV

      • Perturbateurs Endocriniens

      • Pesticides

      • Les PFAS.

      • 2. Les gaz :

    • NOx,NO2

    • SO2

    • O3

    • CO

    Les effets des PM et gaz tous confondus sont:

    • Cancérigènes

    • Mutagènes

    • Reprotoxiques

    • Foetotoxiques

    Et peuvent provoquer les maladies suivantes:

    • Cardiovasculaire : infarctus , troubles du rythme, poussée hypertensive ,AVC

    • Respiratoire : BPCO, asthme , bronchiolite,cancer

    • ORL: laryngite , trachéite , sinusite et otite

    • Neurologique : Parkinson, Alzheimer

    • Diabète

    • Troubles neurodéveloppementaux: troubles de l’apprentissage , autisme

    • Troubles de la fertilité

    • Troubles fœtaux :  retard de croissance intra utérin, petit poids de naissance , accouchement prématuré

    🔹 Étude en cours avec les hôpitaux

  • Mallory a également mentionné une collaboration les  hôpitaux du Mont Blanc (Sallanches) visant à croiser les données environnementales avec les pathologies enregistrées  en milieu hospitalier (maladies cardiovasculaire, respiratoire, neuro dégénérative diabète, troubles de la fertilité, pathologies de la grossesse et perinatalité, cancers). L’étude repose sur l’analyse de dossiers médicaux anonymisés pour établir des liens entre exposition aux polluants ( Particules Ultrafines dites PUF)  et maladies chroniques.
    Fort de la dernière étude publiée par Santé Publique France début février sur maladies chroniques et PM2,5 et NO2 menée au niveau national et régional , l’institut souhaite se calquer sur ce modèle pour une étude plus localisée sur le Pays Mont Blanc. En effet, les  premiers résultats de cette étude en région AURA montrent une incidence anormalement élevée de certaines pathologies respiratoires et cardiovasculaires dans les zones fortement exposées. Pour ne citer qu’un exemple:  pour les 0-17 ans , on pourrait éviter 15% des asthmes, en diminuant les PM2,5 à des valeurs proches de l’OMS ( avoisinant 5 microgrammes /m3).

    3️⃣ Échanges avec les internautes

    🔹 Préoccupations soulevées\

    • Plusieurs habitants ont exprimé leurs inquiétudes sur la fréquence des maladies respiratoires et des pathologies inexpliquées dans leur entourage.\
    • Certains ont mentionné un manque de communication et de transparence des autorités locales et nationales sur les risques sanitaires.\
    • D’autres ont demandé si des données médicales plus précises pourraient être accessibles pour établir des corrélations plus solides.

      🔹 Questions et réponses avec les intervenants\
    • Un habitant a demandé si l’on pouvait obtenir des analyses médicales gratuites pour détecter les polluants dans le sang.
        ➤ Réponse : Pour l’instant, ces analyses sont réalisées uniquement dans le cadre d’études spécifiques et ne sont pas généralisées à tous les habitants.\
    • Un autre participant a demandé si les industries locales collaborent avec l’IEC.
        ➤ Réponse : Très peu, et elles contestent souvent les résultats des études indépendantes.\
    • Une question a porté sur ce que les habitants peuvent faire concrètement pour agir.
        ➤ Réponse : Participer aux enquêtes, relayer les résultats, sensibiliser et interpeller les élus pour demander des mesures concrètes.

      📌 Conclusion et prochaines étapes

      📌 L’Institut Éco-Citoyen va poursuivre ses efforts en renforçant la collecte de données et en cherchant plus de collaborations scientifiques.
      📌 Une mobilisation citoyenne est nécessaire pour exiger plus de transparence et de protection de la santé publique.
      📌 L’échange d’expériences avec d’autres territoires pollués (ex : vallée de l’Arve) peut aider à mettre en place des stratégies efficaces.
      📌 Les habitants doivent être informés et outillés pour participer activement à la surveillance de leur environnement.

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